Lutter contre le gaspillage alimentaire
Véritable fléau en France, outre les pertes économiques et les dégâts environnementaux qu’il entraîne, le gâchis de nourriture pose aussi un problème éthique.
Le gaspillage alimentaire en chiffres
Chaque année en France, ce sont 10 millions de tonnes de nourriture qui sont jetées. Mais le gaspillage alimentaire ne se passe pas seulement au niveau des placards ou du réfrigérateur. En effet, le gâchis se répartit entre les consommateurs, les producteurs, les pôles de transformation, c’est-à-dire les usines et autres ateliers de transformation des matières premières, la distribution (commerçants ou supermarchés) et la restauration, qu’elle soit commerciale ou collective. Selon un rapport de l’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie), c’est 18% de la production alimentaire qui est gaspillée tous les ans.
Comment se présente le gaspillage ?
Dès lors que des déchets alimentaires finissent dans la poubelle de la cuisine, alors on peut parler de gaspillage. Mais cela ne se passe pas seulement à la maison. En effet, de nombreux acteurs de l’alimentation jouent un rôle dans le gaspillage alimentaire : le producteur qui est obligé de jeter le surplus de sa production qu’il n’arrive pas à vendre. Les acteurs de la distribution qui n’écoulent pas la nourriture, car les stocks sont mal gérés, les dates de consommation dépassées, ou parce qu’il y a eu une rupture de la chaîne du froid, par exemple. Le monde de la restauration qui jette le contenu des assiettes que les clients n’ont pas terminées, les plats invendus ou tout simplement le stock périmé ou abîmé. Le consommateur, qui jette ce qu’il n’a pas mangé, ce qui est passé de date, ou ce qu’il ne veut plus.
Les conséquences du gaspillage
C’est un fléau économique car les investissements engagés vont en partie à la poubelle. Cela encore à 3 niveaux lors de la production agricole, puis dans les chaînes de distribution et enfin dans nos cuisines. Cela a aussi un impact environnemental négatif : les déchets sont enfouis, brûlés ou détruits d’une manière qui nuit à l’environnement. Et avant de devenir des déchets, les aliments ont été produits, transformés et acheminés jusqu’à notre assiette, ce qui entraîne une production et une consommation d’énergie supplémentaire. Ceci est appelé l’énergie grise et elle génère une empreinte carbone importante, 36% des émissions de gaz à effet de serre en France, selon l’ADEME. Enfin, le gâchis de nourriture est un vrai problème de société, éthique et social. En effet, parmi toute la nourriture gaspillée, une grande partie est encore consommable, à l’heure où la précarité est en hausse.
Comment ne pas jeter ?
Le gaspillage alimentaire en France ne concerne pas tous les déchets que nous jetons. En effet, certains partent inévitablement à la poubelle, comme les coquilles d’œufs, les os, les peaux de fruits ou de légumes, comme la peau de banane. Cependant, tout ceci peut être recyclé, au même titre que les autres aliments, ceux qui ne sont pas consommés, mais qui auraient pu l’être. Ainsi, ils peuvent être détournés ou réutilisés pour faire du compost, de l’énergie, grâce à la méthanisation, et de la nourriture animale. À l’échelle du consommateur, le compost est le meilleur moyen pour tirer des bénéfices des aliments à jeter.
Le défi zéro gaspi entre les collèges
Ce défi a eu lieu du lundi 12 au vendredi 16 juin dernier dans 6 collèges des communes suivantes : Charly-sur-Marne, Condé-en-Brie, Neuilly-Saint-Front, Fère-en-Tardenois et 2 collèges de Château-Thierry : Jean-Racine et Jean-Rostand. L’objectif était de gaspiller le moins possible de nourriture pendant le temps du repas à la cantine scolaire sur la base d’un même menu pour tous les collèges participants. Pour évaluer la pesée, ont été pris en compte les restes alimentaires de plateaux, les restes de pain, les surplus de préparation. Le poids a été rapporté au nombre de convives, ce qui donne des chiffres allant de 3,04 g à 41,17 g par élève, entre le premier et le sixième établissement du classement. Ces résultats sont évidemment très bons, puisque la moyenne, au niveau du Conseil départemental, a été définie à 113,5 g par personne. La remise des diplômes a eu lieu au collège de Condé-en-Brie qui a remporté ce défi, le mercredi 21 juin dernier en présence d’élus du Conseil départemental, de la Communauté d’agglomération de la région de Château-Thierry (CARCT), de la Communauté de Communes du Canton de Charly-sur-Marne (C4), des chefs d’établissements, des adjoints gestionnaires ainsi que des chefs de cuisine.
Les résultats complets :
- 1er : le collège De la Faye à Condé en Brie avec 3.04g/convive
- 2e : le collège Joseph Boury à Neuilly-St-Front avec 6.98g/convive
- 3e : le collège Jean Racine à Château-Thierry avec 10.10g/convive
- 4e : le collège François Truffaut à Charly-sur-Marne avec 14.25g/repas
- 5e : le collège Jean Rostand à Château-Thierry avec 26.80g/ convive
- 6e : le collège Anne de Montmorency à Fère en Tardenois avec 47.17g/ convive
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