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Moins de spontanéité dans les réunions de lieux de vie

Terminées le 19 avril dernier, les 9 réunions de lieux de vie à Château-Thierry ne sont plus ce qu’elles étaient. Jusqu’ici, les habitants questionnaient d’entrée et leurs doléances, joyeusement désordonnées, passaient sans transition du coq à l’âne : nuisances sonores des deux-roues, dépôts sauvages, chaussées ou trottoirs à problème, présence de rats, crottes de chiens et autres incivilités. Le maire, Sébastien Eugène, a voulu y mettre bon ordre.

 

Un exercice cadré en 6 séquences

Déjà, lors de la session d’automne 2023, la moitié du temps des séances avait consisté à recueillir des idées pour les feuilles de route 2024-2026 de la municipalité.

Cette fois, pour la récente session de printemps, les réunions ont été rigoureusement structurées en 6 séquences successives, illustrées d’un PowerPoint sur grand écran. Ce qui a permis au maire, présent aux 4 premières réunions, puis à son directeur de cabinet et l’un ou l’autre de ses adjoints pour les 5 autres séances, d’exposer, parfois longuement, tout ce qui est fait de bien et de beau dans la cité des fables.

Tout y passe, le budget municipal, les investissements, les travaux, la tranquillité publique, la vidéo-protection, la police, la transition écologique, l’éclairage nocturne, la solidarité, les jeunes, les aînés et en bouquet final, le calendrier des grands événements à venir.

Chaque séquence est ponctuée d’un « Avez-vous des questions ? ». Et dès ce moment, bien sûr, les questions fusent, pas forcément en rapport direct avec la thématique. Car quelques citoyens sont surpris de cet exercice très encadré où il est plus souvent question de la ville dans son ensemble que de leur lieu de vie. « On ne peut plus appeler cela des réunions de quartier ! », ne manque pas d’énoncer à voix haute, mais sans trop protester, une habitante du quartier de la Gare.

N’ayant pu se rendre disponible, la présence du premier adjoint, Mohamed Rezzouki a été regrettée de par sa connaissance approfondie de la cité, par contre celle du maire est appréciée.

Mais aux Vaucrises, on ne le voit pas venir, ce que déplore un homme assez véhément, même si le staff municipal est en nombre à la tribune pour répondre aux questions d’un peu plus de 40 habitants. C’est dans ce lieu de vie que l’affluence est la plus importante et les débats fort animés, notamment sur des sujets tels que la police municipale ou la redevance incitative. L’une des principales préoccupations exprimées concerne les difficultés des locataires de Clésence, ne serait-ce que pour arriver à joindre le bailleur social. Après avoir rappelé qu’il avait été question il y a 2 ans d’une réunion tripartite Clésence, locataires et mairie, une résidente lance : « On attend toujours ! ». L’adjointe Natacha Tholon se veut rassurante : « Cette réunion viendra car elle est vraiment nécessaire ».

Autre sujet d’importance, les grands travaux de réhabilitation du quartier qui ont démarré avenue Otmus et sont prévus pour durer jusqu’en 2027 : les services techniques déroulent le détail du chantier, sans que la salle engage cette fois une nouvelle discussion houleuse.

 

Un échange direct plutôt qu’un compte rendu

Au lieu de vie Blanchard, ils sont 30 habitants et le maire préside : on parle sécurité et rondes de nuit, on reparle de la distribution du magazine municipal dans les immeubles et on réclame pour le quartier un distributeur automatique de billets.

Aux Chesneaux, un riverain se plaint de gros arbres pas élagués qui voisinent dangereusement sa maison.

Partout ailleurs, c’est la routine des doléances une fois de plus reformulées.

Pour la place de l’hôtel de ville, on demande des arbres qui font de l’ombre. Rue Jean Macé, les embarras du stationnement interpellent et c’est Jérôme Haquet, adjoint responsable de la transversalité écologique, qui reprend la question et y répond : « Il n’y aurait pas assez de places de stationnement ? Non, le problème est qu’il y a trop de voitures ! ».

Au village Saint-Martin, il est question de marquage au sol, de sentes, d’un chien qui aboie tout le temps et de trottinettes. Comme le reconnaît le directeur de cabinet, le danger des trottinettes est récurrent dans toutes les réunions.

Un regret est exprimé lors de ce tout dernier rendez-vous : « Pourquoi n’y a-t-il pas de compte rendu ? » : réponse d’Alice Dupuis, autre adjointe : « On préfère l’échange direct. Il n’y a pas de compte rendu, mais il y a un suivi ».

Au total, pour les 9 lieux de vie, 200 habitants, soit 20 de plus qu’à l’automne 2023, auront pu entendre leurs élus et échanger avec eux durant près de 15 heures.

Même si la spontanéité un peu fouillis des exercices d’antan n’est plus au rendez-vous, l’important est que les messages, de part et d’autre, continuent de passer.

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