Le président de la Communauté d’Agglomération de la Région de Château-Thierry (CARCT), Etienne Haÿ, a annoncé la démission de son poste le mardi 16 avril dernier, dans une lettre adressée aux conseillers communautaires, ce dans un contexte de relations conflictuelles entre autres avec Sébastien Eugène, le maire de Château-Thierry, depuis plusieurs mois (cf Autant 552).

En poste depuis janvier 2017, le président démissionnaire commence par dresser un bilan de son action  : « 7 années de réussites à vos côtés et ceux des 450 agents de l’EPCI pour mener à bien les choix courageux que nous avons pris ensemble : fusion, harmonisation des services pour nos habitants, installation à l’aiguillage, démocratie participative avec le projet de territoire, nouveaux équipements… ».

Mais Étienne Haÿ se rend vite à l’évidence : « Ces années ont aussi été rythmées par des défis  : nouvelles compétences (dont nous n’avons pas toujours rêvé, il faut bien l’avouer), crise covid et crise démocratique. Cette crise démocratique me pousse aujourd’hui à quitter mes fonctions. Le challenge d’unité a été relevé, mais n’a pas été tenu, faire vivre l’intelligence collective dans ce contexte est un défi que je n’arrive pas à relever »…

« La dynamique territoriale, qui repose sur la solidarité entre nos communes, est ébranlée par les postures politiciennes et la démagogie ambiante. Construire n’intéresse plus, tout est bon pour exister  : le clash, la polémique et le pourrissement des politiques publiques sont légion. Alimenter les peurs, les désespoirs, la défiance, ne sont pas mes méthodes. Je ne m’y retrouve plus. Dont acte. Le déferlement de violence, d’injures, d’invectives m’est insupportable. M’entendre dire que je suis autoritaire, que mon ego est démesuré et que n’accepte ni le débat, ni la concertation a été la goutte d’eau qui fait déborder le vase de ma patience » explique-t-il. « Je reste convaincu que l’on peut faire de la politique sans se moquer des habitants, sans sacrifier nos atouts sur l’autel de la démagogie, sans pratiquer la terre brûlée, sans céder au populisme  ».  «  Ce n’est pas la tendance actuelle, mais c’est bien ce que mérite notre territoire » conclut-il.

Comme le veut la procédure, Étienne Haÿ a envoyé une lettre au préfet de l’Aisne, Thomas Campeaux, afin de l’informer de sa décision. Après plusieurs échanges, il a été convenu que sa démission serait acceptée à la date du 6 mai. Ensuite, la CARCT dispose de 15 jours pour organiser de nouvelles élections : les élus communautaires éliront donc le nouvel exécutif communautaire (président, vice-présidents et conseillers délégués) le samedi 18 mai, lors d’une séance du conseil qui se tiendra exceptionnellement à l’Espace Commun de Brasles pour des raisons organisationnelles. Au cours de cette vacance de poste, c’est le premier vice-président qui assurera la suppléance de la présidence.