Portraits de femmes
Tous les ans, le 8 mars marque la journée internationale de lutte pour les droits des femmes. A cette occasion, nous avons interrogé 8 femmes du secteur pour partager leur ressenti sur cette journée.
Clara Bastos – Athlète et porteuse de la flamme olympique, 24 ans
Issue d’une famille bien connue dans le sud de l’Aisne, Clara Bastos a débuté l’athlétisme à l’âge de 6 ans à l’Athletic Club de Château-Thierry (ACCT). Pratiquant le cross-country et le 100 mètres haies, elle partage son temps entre les compétitions sportives, la gestion du site internet du club, mais aussi son métier de professeur des écoles dans lequel elle est également très investie depuis maintenant 2 ans.
En janvier dernier, Clara Bastos a appris officiellement qu’elle portera la flamme olympique le mercredi 17 juillet prochain lors de son passage à Château-Thierry. « Lorsque j’ai appris que j’avais été sélectionnée je n’y croyais pas, c’est vraiment un rêve d’enfant qui se réalise » souligne la fille de José Bastos, célèbre athlète du club castel. « Et puis, le fait d’avoir été sélectionnée montre que Paris 2024 a su relever le défi de faire participer de manière équitable, des hommes et des femmes de tous âges et horizons ».
Justement, concernant la journée du 8 mars, Clara trouve qu’elle est importante pour souligner, mettre en valeur et affirmer les droits des femmes aux yeux de tous. « La société évolue petit à petit, l’égalité hommes-femmes est de plus en plus présente dans le sport, mais le travail reste encore long dans bien d’autres domaines dans lesquels des femmes peuvent et doivent encore être entendues et considérées à leur juste valeur ». Par ailleurs, elle estime que la question des droits des femmes doit résonner bien au-delà d’une simple date.
Adeline Cardinet – Directrice générale des services au PETR/UCSSA, 40 ans
Adeline Cardinet occupe le poste de directrice générale des services au PETR/UCSSA depuis 2012. Outre le fait de contribuer et participer au développement du sud de l’Aisne, sa mission principale est de mettre en œuvre les différentes politiques sur le territoire. « C’est une fonction très enrichissante de par la diversité des missions et des acteurs, et aussi le fait de côtoyer à la fois les élus et les citoyens. C’est un métier qui a du sens, puisqu’il doit répondre aux besoins des habitants », explique la native de Château-Thierry.
Au PETR, il y a seulement 4 hommes sur 15 salariés, mais Adeline estime qu’une journée comme le 8 mars « a le mérite d’attirer notre attention sur les combats menés et qui sont encore d’actualité. Et cela ne doit pas concerner uniquement les femmes, mais tout le monde » conclut-elle.
Aurore Coulon – Présidente de Feeling Dance, 43 ans
Originaire de Château-Thierry, Aurore Coulon pratiquait la danse au lycée de Montmirail, jusqu’au jour où elle décide de rejoindre une petite association castelle de 10 adhérents : Feeling Dance. « C’était en 1999, j’avais 18 ans et je m’en souviens comme si c’était hier. J’ai fait un test en tant que professeur et ça a fonctionné. J’avais vraiment envie de développer la danse à Château-Thierry, c’était un véritable rêve d’enfant », explique-t-elle tout sourire. Un rêve devenu réalité, puisque Feeling Dance est devenu au fur et à mesure des années l’une des associations les plus importantes dans la cité castelle avec 752 licenciés et un gala de fin d’année connu et reconnu (le prochain aura lieu le week-end du 15 et 16 juin).
Pour Aurore, le mouvement #MeToo a été bénéfique pour les femmes, « puisqu’il a donné une voix aux survivantes du harcèlement et d’agressions sexuelles dans le monde entier ».
Enfin, elle affirme que la danse est un moyen puissant d’expression et de libération pour favoriser la confiance en soi, et offre une forme artistique et physique permettant de transcender les normes sociales et de célébrer la liberté individuelle.
Nathalie Nouailles – Responsable du Bureau des Entreprises du Lycée Jules Verne de Château-Thierry, 50 ans
Depuis octobre 2023, Nathalie Nouailles occupe le poste de responsable du bureau des entreprises, créé à la suite de la réforme de la voie professionnelle. De par sa fonction, elle représente le point d’entrée de toutes les relations extérieures au lycée « avec l’objectif principal de centraliser, de créer du lien entre les écoles et les partenaires extérieurs et d’adapter nos formations aux besoins ».
Son engagement de manager a toujours été de porter plus haut les collaboratrices et de les soutenir dans la construction de leurs trajectoires professionnelles. « Notre défi aujourd’hui dans le monde moderne et en France est de tout mettre en œuvre, pour protéger, conseiller et accompagner les femmes, entre elles et avec les hommes » souligne-t-elle.
Pour Hélène, l’éducation a un rôle à prendre pour sensibiliser dans les collèges par exemple, les jeunes filles aux différentes options de carrière disponibles, y compris celles dans l’industrie. Mettre en avant des modèles féminins réussis dans ces domaines pour leur montrer que c’est possible.
Mélanie Daudé – Directrice des Opérations à la Prod’Factory, 39 ans
Dans un environnement où l’homme est majoritairement présent dans des postes directionnels en Industrie et à force d’ambition et de travail, Mélanie Daudé a su trouver sa place dans des postes à haute responsabilité : c’est ainsi qu’après 13 ans d’expérience dans les métiers de l’Industrie, Mélanie devient directrice des opérations de la Prod’Factory située à Épaux-Bézu.
Cette nouvelle école de production est composée d’une équipe de 10 personnes, dont la majorité sont des femmes. « La mixité a ses avantages, nous amenons un autre regard et apportons une certaine harmonie dans l’équipe ce qui fait la richesse de notre organisation. En partageant aujourd’hui mon expérience, c’est un message d’espoir que je souhaiterai amener à l’occasion de la journée internationale des droits de la femme : Quand on veut, on peut ! ».
Sophie Renard – Commissaire Priseur à l’Hôtel des Ventes à Château-Thierry, 56 ans
Lorsque Sophie Renard a prêté serment en 2000 à Château Thierry pour remplacer Denyse Hellman, elles étaient seulement 2 femmes dans la compagnie régionale sur 25 confrères. Difficile alors de s’imposer dans un monde professionnel traditionnellement masculin pour une jeune femme. « Je me souviens avec consternation qu’à cette époque, les clients se présentant à l’Hôtel des Ventes, se dirigeaient directement vers mon collaborateur, en imaginant qu’il ne pouvait que s’agir de Maître Renard et non la jeune femme que j’étais – explique-t-elle – J’ai également dû m’imposer et me battre face aux dénigrements de mes confrères vis-à-vis des instances pour prendre la place qu’ils estimaient être la leur ».
La commissaire-priseur estime qu’une journée des droits des femmes est importante pour célébrer toutes celles qui se sont battues pour l’égalité avec les hommes et rappeler que le combat doit continuer, que le pouvoir et les postes à haute responsabilité ne sont pas réservés uniquement aux hommes et briser le plafond de verre. « Cette journée est également l’occasion d’une prise conscience, afin de convaincre les femmes d’oser, de croire en leurs ambitions et leur légitimité et d’avoir confiance en elles. Continuons d’œuvrer pour l’égalité homme/femme avec pour objectif un juste équilibre dans la mixité et la complémentarité » conclut-elle.
Martine Pichard – Membre active de plusieurs associations, 55 ans
Castelle de naissance, Martine Pichard est une personne qui compte dans le monde associatif de Château-Thierry, en étant impliquée dans pas moins de 5 associations : La Société des Amis de Jean de La Fontaine, ELP (Ecrire, Lire, Parler), Les Mamans Bénévoles, l’Académie Charles Cros et les Improbables.
Également professeure de lettres au lycée Jean de La Fontaine depuis 8 ans, elle est devenue la spécialiste locale du fabuliste puisqu’elle est l’auteur de l’ouvrage Tout sur La Fontaine (ou presque), sorti en mai 2019 et a partagé sa vision du poète à travers une exposition de produits dérivés à la Médiathèque en 2021. Elle organise chaque année un colloque Jean de La Fontaine et présente de nombreuses conférences.
Pour Martine, « la célébration de la journée des droits des femmes est importante puisqu’elle permet de ne jamais oublier toutes les inégalités entre les hommes et les femmes encore existantes. Certes, les jeunes ont une véritable prise de conscience sur ce sujet, mais ce constat est toujours bien présent dans la société actuelle ».
Eva Walle – Régisseuse des collections, 31 ans
Depuis décembre 2021, Eva Walle occupe la fonction de régisseuse des collections pour les 4 musées de la ville et de la Communauté d’Agglomération de la Région de Château-Thierry (CARCT), mais plus particulièrement pour Jean de La Fontaine et du Trésor de l’Hôtel-Dieu.
Sa mission principale consiste à gérer les réserves des musées. « Si vous êtes régisseur de collection, vous vous occupez des prêts d’œuvres de votre musée vers l’extérieur. A contrario, si vous êtes régisseur d’exposition, vous organisez les expositions et les prêts d’œuvres à votre musée ».
La mission du régisseur, c’est aussi la conservation préventive d’œuvres : « Nous devons trouver tous les moyens possibles pour que les œuvres ne s’abîment pas en contrôlant la température ambiante et veiller à ce que des insectes ne se nichent pas sur les pièces textiles par exemple ». Le 8 mars est essentiel pour Eva « puisque c’est un jour qui met avant des beaux parcours, même si c’est encore difficile pour les femmes. J’espère juste qu’à l’avenir, nous n’aurons plus besoin de cette journée pour rappeler l’importance de l’égalité hommes femmes ».
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