Pierre Desmettre, le nouvel homme fort de la caserne
Depuis le 1er février dernier, Pierre Desmettre dirige le Centre de Secours Principal (CSP) de Château-Thierry. Sa récente vie professionnelle s’est déroulée en région parisienne puisqu’il a été, durant 5 ans adjoint au chef du Centre d’Incendie et de Secours (CIS) à La Celle-Saint-Cloud, puis 7 ans à Aubergenville. Si le lieutenant vient des Yvelines, l’Aisne ne lui est pas totalement inconnu. Originaire de Soissons, il confie avoir de la famille un peu partout dans le département et a exercé 2 ans en Thiérache. Mais le retour aux sources n’est pas la seule raison qui l’a poussé à demander à prendre le commandement du CSP castel. « Il y a 2 choses qui m’animent dans cette nouvelle fonction : être opérationnel sur le terrain et la prise en main d’un centre de secours de grande importance » observe-t-il. Aujourd’hui, il supervise une caserne forte de 24 pompiers professionnels et 80 pompiers volontaires. Entretien avec un homme passionné par son métier.
Autant – Depuis quand vouliez-vous devenir sapeur-pompier professionnel ?
Pierre Desmettre – C’est à l’âge de 17 ans que l’envie d’en faire mon métier est venue. Je faisais beaucoup de sport, de la natation et de la gymnastique notamment, et c’est en côtoyant un ami qui était Pompier de Paris que j’ai attrapé le virus. Et depuis ce jour-là, il ne m’a plus jamais quitté. Et puis j’ai choisi ce métier, car c’était un moyen de me rendre utile à la population en portant secours. L’étendue du champ d’action des Sapeurs-pompiers représentait pour moi le meilleur moyen de satisfaire cette motivation. C’est un métier très diversifié et dynamique. Il permet d’apprendre et de partager énormément de choses.
Autant – Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans votre métier ?
PD – Étant très curieux, ce métier m’offre la possibilité d’accéder à une grande quantité de connaissance et de se confronter à différentes problématiques. L’une des richesses de ce métier, c’est sa diversité. La possibilité d’échanger avec une multitude de professions des secteurs publics ou privés, représente l’un des principaux atouts de cette profession.
Autant – Pourquoi avez-vous ressenti le besoin de quitter votre dernier poste ?
PD – J’ai choisi de venir à ChâteauThierry dans le cadre de mon évolution de carrière car je prends plus de responsabilités et c’est un centre plus important. C’est un retour aux sources, puisque je suis originaire de Soissons, j’ai de la famille à côté de Château-Thierry, et la région ne m’est pas du tout étrangère. Et puis, je souhaitais prendre le commandement d’un centre de secours principal comme celui de Château-Thierry, car c’est une caserne dans laquelle on retrouve des valeurs, un personnel motivé et impliqué.
Autant – Quelle est votre mission en tant que chef de centre ?
PD – Être chef de centre, c’est du management, de l’anticipation, de la gestion des services opérationnels. En clair, je suis responsable des murs, des bonshommes et des engins. Je dois veiller au bon fonctionnement des véhicules et donc à leur bon entretien, à ce que le départ en intervention soit fait dans un délai correct, et à ce que l’état de santé du personnel soit bon, par rapport aux formations, à la condition physique, aux compétences, ainsi qu’aux formations de maintien des acquis. Je suis donc le gestionnaire de la caserne et veille à ce que les objectifs soient atteints. Je dois avoir une vision large, sur plusieurs mois voire une année, avoir une tactique pour le centre de secours qui soit en phase avec la stratégie du Service Départemental d’Incendie et de Secours (SDIS) de l’Aisne, pour faire en sorte que tout se passe bien et que nous réalisions nos missions le plus sereinement possible.
Autant – Quelles sont vos méthodes de management ?
PD – Pour moi, l’humain, c’est le plus important. Je fais le choix du dialogue et de la transparence, de beaucoup communiquer pour éviter les quiproquos. C’est avant tout une question de proximité, que ce soit entre les murs de la caserne ou en intervention. Il faut être avec eux de A à Z, être à l’écoute de leurs problématiques, de leurs contraintes. J’ai une double position, car je suis à la fois leur chef et leur premier service support pour faire en sorte que leurs interventions se passent bien.
Autant – Participez-vous aux interventions ?
PD – N’importe quel sapeur-pompier professionnel a 2 affectations : une fonctionnelle, en l’occurrence chef du centre de secours principal pour moi, et une opérationnelle. Ça m’est arrivé de partir en ambulance parce qu’il n’y avait plus personne de disponible en caserne. Par carence de personnel, on peut dépanner de temps en temps, même si ce n’est pas notre vocation principale. Les interventions les plus courantes lorsque l’on est officier, ce sont les interventions de chefs de groupes, comme une fuite de gaz, un accident de la route, un feu d’appartement, qui nécessitent le déploiement de 2 à 5 engins.
Autant – Quel territoire les pompiers castels couvrent-ils ?
PD – Nous avons dans notre rayon toutes les communes du secteur de premier appel, ce qui représente 35 communes.
Autant – Pour finir, auriez-vous un mot ou une phrase pour définir votre métier ?
PD – C’est un métier passionnant et exigeant en évolution constante.
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