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PGM Couesnon, un savoir-faire qui perdure

Basée à Étampes-sur-Marne, l’en- treprise PGM-Couesnon, véritable patrimoine local, spécialisée dans la fabrication d’instruments de musique à vents et percussions, a su se réinventer pour survivre aux multiples crises.

C’est en 1827 que l’aventure commença, lorsqu’un certain Auguste Guichard ouvre une manufacture d’instruments de musique. Reprise par son beau-frère Pierre Gautrot en 1845, l’entreprise ne cesse de s’industrialiser. En 1855, Gautrot décide d’implanter la société à Château-Thierry sur un terrain de 4 hectares. 10 ans plus tard, il est rejoint par Félix Couesnon qui devient son banquier. Félix a un fils, Amédée Couesnon, et Pierre Gautrot, une fille. Tous deux se marient et, à la mort de Gautrot, Amédée reprend la gérance de l’entreprise et la rebaptise société Couesnon et Cie. Sous sa direction, l’usine devient la plus moderne et la plus grande manufacture d’instruments de musique au monde. L’entreprise continue de croître jusqu’à la crise de 1929. Amédée Couesnon décède en 1931, ce qui affaiblit encore son activité. La marque subsiste malgré tout, relayée par de grandes icônes de la musique et notamment du jazz, telles que Sidney Bechet ou Bill Coleman.

PGM Couesnon instrument musique

L’incendie de 1979, un tournant
Un incendie criminel survenu en 1979, au cours duquel Couesnon perd une large part de ses biens et de ses archives, met définitivement un terme à son apogée. Toutefois, le savoir-faire de l’entreprise ainsi que quelques machines sont sauvées par l’une de ses anciennes ouvrières, Ginette Planson. Elle décide de perpétuer les techniques de fabrication traditionnelles et crée la société PGM. L’entreprise prospère et innove en créant une gamme de percussions en fibres de verre. En 1999, Ginette rachète Couesnon, alors en liquidation judiciaire, et constitue la société PGM Couesnon. Pour avoir ainsi fait perdurer cet ar- tisanat français rare et de haute qualité, elle se voit récompensée en 2013 par le label “Entreprise du Patrimoine Vivant”, décerné par l’Institut Supérieur des Métiers et par le ministère de l’Économie, des Finances et de l’Industrie. Aujourd’hui, PGM Couesnon est gérée par Ginette Planson, sa fille Sophie et sa petite-fille Constance.

PGM bousculée par les crises
Le Covid avait déjà ébranlé cette entreprise familiale, mais la crise énergétique et ses conséquences dévastatrices, ne permet pas à Sophie d’être optimiste pour l’avenir. « Le Covid a déjà été terrible pour nous, mais les perspectives d’avenir avec la hausse des prix de l’énergie ne sont guère réjouissantes. La fabrication vraiment française, on n’est plus que deux donc je n’imagine pas du tout que l’on puisse fermer. On va continuer à se battre pour essayer de sauver l’usine, sinon tout le savoir-faire est perdu et ce serait quand même dommage », souligne Sophie, un brin désespérée, qui espère que le gouvernement sera à la hauteur et pourra les aider le moment venu.

PGM Couesnon, travail artisan

Malgré ce triste constat, l’entreprise continue d’avoir des projets. Même si le nom d’Amédée Couesnon résonne au sein de corps musicaux prestigieux dans le monde comme la compagnie des carabiniers du Prince de Monaco, la musique de la Garde Républicaine, la musique des Pompiers de Paris ou encore la garde Royale du Maroc, PGM Couesnon est en train également de développer ses relations avec le continent Sud-Américain. En effet, beaucoup de demandes et de consommateurs proviennent de ce continent qui utilise des fanfares avec des clairons et percussions. Un instrument a même été adapté à leur style de jeu. Une collaboration est en train de naître, et les raisons d’espérer un avenir meilleur aussi ●

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