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Dans les profondeurs de la cité castelle

Thomas Guérin, castellologue (qui étudie les châteaux et les fortifications du Moyen-Âge), médiéviste et directeur de l’unité d’archéologie municipale, nous a accordé une interview dans laquelle il fait le bilan des fouilles archéologiques réalisées ces dernières années.

Thomas Guerin archéologie

Autant – Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Thomas Guérin – Après avoir fait des études à Rouen, je me suis spécialisé dans les fortifications du Moyen-Âge. Archéologue médiéviste topographe et castellologue, je fonde en 2018 Taranne, une entreprise normande spécialisée dans les études archéologiques, topographiques et historiques. Outre les travaux de recherches, Taranne mène également des projets de valorisation touristiques et patrimoniaux destinés à un large public et exploitant les technologies actuelles. Et c’est en septembre 2021 que je prends la direction du service archéologique de la ville de Château-Thierry.

Autant – Pourquoi avoir réalisé un diagnostic archéologique sur la place de l’hôtel de ville ?

TG – Il s’agit d’un secteur important de la ville ancienne, à la croisée de plusieurs voies principales, au pied du château médiéval et où se trouvait l’ancienne place du marché. L’État, par l’intermédiaire du Ministère de la Culture, a donc prescrit un diagnostic afin d’être certain que les futurs travaux d’aménagement ne détruisent pas des vestiges qui font partie de l’histoire de Château-Thierry.

Autant – Justement, qu’avez-vous découvert d’intéressant ?

TG – Le diagnostic de la place de l’hôtel de ville était assez attendu. On l’a réalisé en 3 tranches de 4 semaines, réparties entre le mois d’octobre 2021 et le mois de mars 2022. Il a livré des informations archéologiques particulièrement intéressantes. Sur la place de l’hôtel de ville, le contrat a été rempli, car on a mis en évidence une occupation plus ancienne que ce que l’on supposait. On a des traces d’occupation de la fin de l’Antiquité. On a retrouvé également un aménagement du début du Néolithique et Préhistorique. C’est pourquoi, nous devons continuer l’archéologie préventive sur la place en attendant le début des travaux de réaménagement de la place. Parallèlement, dans le quartier des Blanchard, nous avons retrouvé des vestiges d’une ferme de la fin du Moyen-Âge qui a servi jusqu’à la première guerre mondiale.

Autant – Comment se définit une archéologie préventive ?

TG – L’archéologie préventive représente 90% de l’archéologie en France. Elle consiste à venir en amont ou pendant des chantiers d’aménagement pour contrôler qu’il n’y ait pas de vestiges sensibles et s’il y en a, il faut les documenter et prendre des mesures conservatoires adéquates. On parle d’archéologie préventive par opposition à l’archéologie programmée, qui n’a pas d’enjeux en terme d’aménagement, et ici à Château-Thierry, jusqu’au début des années 90, il y avait un grand chantier d’archéologie Jean Marc Pourcine, Délégué au patrimoine, aux musées et à la coordination touristique et Thomas Guérin avec un coquemar,  un pot en terre cuite caractéristique de la période médiévale, retrouvé place de l’hôtel de ville programmée sur le château et on souhaite réactiver ce chantier prochainement pour trouver de nouveaux trésors sous terre.

Autant – Où et quand vont se dérouler les prochaines fouilles ?

TG – Il va y avoir des fouilles préventives plus approfondies, sur certains secteurs médiévaux du 14e siècle, et de l’Antiquité, notamment aux Vaucrises et à la Maison natale Jean de La Fontaine. Elles commenceraient d’ici la fin de l’année.

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