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Une voix qui monte

Elle a conquis « The Voice » et les cœurs. Rencontre avec une chanteuse talentueuse et déterminée. Marion BB, originaire d’île de France mais Axonaise de cœur.

 

Comment avez-vous débuté dans la musique ?

J’ai mis du temps avant de comprendre que c’était ma voie. Plus jeune, je me sentais souvent à part, alors j’exprimais mes émotions autrement : par le dessin, la peinture, et bien sûr la musique. J’aimais passer d’une discipline à l’autre, sans jamais me fixer. Puis, vers 23 ou 24 ans, une coach vocale m’a repérée et m’a proposé des cours. J’ai commencé comme un simple hobby, sans prétention. Un jour, elle m’a encouragée à chanter sur la petite scène de mon lieu de travail. En voyant le public réagir positivement, j’ai compris que ma voix pouvait toucher les gens.

 

Quelles sont vos principales influences musicales ?

J’ai grandi avec Janis Joplin, une artiste qui me fascine. Son intensité, sa liberté, cette manière brute et sincère d’interpréter chaque chanson, c’est incroyable. Asaf Avidan a aussi été une grande source d’inspiration. Pendant longtemps, j’ai imité son style, parce que ses chansons viennent des tripes. Mais j’aime aussi les artistes qui ont bousculé la chanson populaire, comme David Bowie ou Les Beatles. Et plus récemment, Muse m’a beaucoup marquée.

 

Comment s’est passée votre sélection pour « The Voice » ?

J’ai vécu un ascenseur émotionnel. J’ai d’abord été contactée par la production, mais c’est mon pianiste qui a vu le message avant moi. J’ai cru que c’était pour lui ! À la première audition, je pensais ne pas être prise. Ils m’ont rappelée pour une seconde, puis une troisième. À chaque fois, j’avais du mal à y croire. Quand ils m’ont annoncé que j’étais sélectionnée, j’étais persuadée qu’ils s’étaient trompés de personne. J’ai aussi ressenti un grand soulagement, car j’ai toujours eu du mal à me considérer comme une vraie chanteuse. Là, des professionnels me confirmaient que ma voix comptait vraiment. Peut-être que je pouvais enfin avoir un peu plus confiance en moi.

 

Pourquoi avoir choisi Patricia Kaas comme coach ?

Le choix n’a pas été facile. Pour moi, Florent Pagny ne se retourne que sur ceux qui ont une technique irréprochable, et je doutais de la mienne, le voir se retourner m’a donc choquée et flattée. Mais j’ai toujours admiré Patricia Kaas. Adolescente, je voulais sa voix. Elle a ce timbre grave qui impose une présence immédiate. Sur scène, elle est à la fois forte et vulnérable, ce qui me touche énormément. En la regardant, on sent à quel point elle a vécu des choses difficiles. Cette dualité entre force et fragilité m’a semblé évidente : c’était elle que je devais choisir.

 

Comment se passe la préparation de l’émission ?

C’est une expérience intense, émotionnellement et physiquement. Il faut gérer le stress, la pression, et apprendre à travailler avec d’autres artistes. J’ai l’habitude de chanter avec mon groupe ou d’autres groupes que je connais déjà, mais ici, c’est complètement différent. Nous devons trouver une connexion en très peu de temps, sans avoir cette complicité instinctive qu’on développe après des années à jouer ensemble.

 

En quoi cette expérience change-t-elle votre vision de la musique ?

« The Voice » me permet d’interagir avec des professionnels et de comprendre leur manière de travailler. Ça me conforte dans l’idée que je veux faire de la musique mon métier. Je gagne en confiance, et je commence enfin à me dire que je suis légitime. Ma vision n’a pas changé fondamentalement, mais je suis plus exigeante avec moi-même. Je ne suis plus cette fille qui joue à être musicienne, je suis une chanteuse, et je dois me donner les moyens d’aller plus loin.

 

Avec qui rêveriez-vous de collaborer ?

Si je pouvais choisir, Damiano David, le chanteur de Måneskin. J’adore son univers, sa voix, sa présence sur scène. Pendant longtemps, je m’interdisais ce genre de rêve. Je me disais que je n’étais pas méritante. Mais maintenant, j’ose imaginer que cela pourrait un jour être possible.

 

Quels sont vos projets après « The Voice » ?

Continuer avec Unbraze, mon groupe. Nous avons deux singles qui doivent sortir début avril, et nous espérons faire un album un jour. Nous voulons jouer le plus possible, rencontrer notre public. Nous avons une résidence à la Brasserie des Fables à Rozoy-Bellevalle le 18 avril, et à La Biscuiterie à Château-Thierry les 20 et 22 avril.

 

Un message pour ceux qui vous suivent ?

Merci. Depuis mon passage à l’émission, j’ai reçu une vague de soutien incroyable. J’ai gagné plus de 800 abonnés sur Instagram en quelques jours, et surtout, des personnes m’ont écrit pour me dire que mes paroles sur l’hypersensibilité les touchaient. C’est exactement ce que je veux faire : offrir à mon public la même émotion que ce que j’ai ressenti en écoutant certains artistes. Partager ma sensibilité sans filtre.

Et pour ceux qui me découvrent, quelle que soit votre opinion, je la respecte. Certains n’ont pas aimé du tout, et c’est normal. Au moins, j’aurai provoqué une réaction, un ressenti. On n’est pas tous touchés par les mêmes musiques, et je l’accepte. Mais une chose est sûre : je ne m’excuserai jamais d’être qui je suis, ni de faire la musique que j’aime.

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