Nicolas Fricoteaux et la situation de département…
C’est sans nul doute, un enfant du pays, un Axonais pure souche. Né le 27 mai 1962 à Sissonne, Nicolas Fricoteaux a d’abord débuté comme professeur d’Éducation Physique et Sportive. C’est en 2001 qu’il embrasse sa carrière d’élu lorsqu’il devient maire de Rozoy-sur-Serre. En 2008, il est élu conseiller général du canton. Il a également présidé le groupe des Indépendants (DVD) de l’Aisne de juillet 2010 à mars 2015. Le 30 mars 2015, il crée la surprise et devient le conseiller départemental du nouveau canton de Vervins, en duo avec Marie-Françoise Bertrand. À côté de cela, aux élections sénatoriales de septembre 2014, il se trouve en 3e position sur la liste de l’UMP Antoine Lefèvre, sénateur-maire de Laon, dont il devient ainsi le remplaçant direct. Réélu en 2008 et 2014, il quitte son mandat de maire en avril 2015 à la suite de sa première élection en tant que président du Conseil départemental de l’Aisne …
Autant – Quelles qualités faut-il avoir pour être un bon président ?
Nicolas Fricoteaux – Dans la situation actuelle du département de l’Aisne, il faut arriver à rassembler les bonnes volontés pour faire face aux difficultés, avoir une grande capacité d’écoute et de pédagogie. Il faut également bien connaître ses dossiers et savoir mettre les mains dans le cambouis pour pouvoir proposer des solutions qui font consensus.
Autant – Justement, au cours du mois d’octobre, vous avez effectué 5 réunions territoriales (ChâteauThierry, Laon, Gauchy, Cuffies et SainsRichaumont) pour expliquer les difficultés budgétaires du département. Quel bilan en tirez-vous ?
NF – Tout d’abord, je note que près de 700 Axonais sont venus échanger au cours de ces interventions dans lesquelles je ne suis pas venu annoncer que des bonnes nouvelles. Mais quand le contexte est bien expliqué, j’ai le sentiment que les structures que nous accompagnons comprennent la situation financière critique dans laquelle nous nous trouvons.
Autant – Suite à la session du conseil départemental du 14 octobre dernier, quelles sont les décisions que vous avez prises ?
NF – Le Département devra économiser 10 millions d’euros en 2025, sans quoi le budget ne sera pas à l’équilibre. Nous allons donc nous concentrer sur nos compétences propres. Nous allons réduire les ressources attribuées en essayant de ne pas mettre quiconque en difficulté. Partout où notre action n’est pas indispensable, nous laisserons l’échelon adéquat agir en responsabilité, mais si notre retrait met en danger la structure nous resterons présents.
Autant – Concrètement, qu’est-ce que cela veut dire ?
NF – Tout d’abord, les dépenses facultatives seront supprimées. Cela concerne les subventions aux clubs sportifs pour les aider à acheter du matériel, les subventions aux associations autres que caritatives, sauf si cela remet en cause leur existence. Terminées aussi la participation au financement des séjours éducatifs des écoles primaires et aux bourses étudiantes. Il y aura par ailleurs des coups de rabot sur le financement des chantiers d’insertion, sur l’enveloppe d’Aisne Partenariat Investissement qui soutient les projets d’aménagement des communes. Ce budget passera de près de 9 millions à 2, voire 3 millions par an. La collectivité va baisser ses aides dans bon nombre de domaines, notamment celui de la culture. Ainsi, il a été décidé – 25% pour les manifestations culturelles, – 15% pour les spectacles vivants, – 15% pour les musées et – 15% pour les structures culturelles telles que L’Échangeur ou la Biscuiterie de Château-Thierry. Au total, le Département souhaite économiser 500 000 euros sur la culture, le même montant que dans le domaine du sport. Les coupes ne devraient en revanche pas impacter les aides aux communes pour la réfection des voiries. Le Département continuera aussi de soutenir les équipes sportives nationales et les comités sportifs, la réfection du patrimoine classé ou inscrit, la potabilité de l’eau et l’entretien des collèges et gymnases.
Autant – Malgré le contexte plus que défavorable, êtes-vous confiant pour l’avenir ?
NF – Les Départements ont besoin d’une réforme en profondeur de leur financement. Sans cette évolution structurelle de nos recettes, vous ne pourrez plus, malheureusement, et très rapidement, compter sur la solidarité territoriale.
Quelques chiffres importants de l’Aisne
529 374 habitants, 71 habitants/km², 7 411 km², 21 cantons, 5 arrondissements, 798 communes 217 groupements communaux dont 5 Communautés d’Agglomération, 14 Communautés de Communes et 3 Pôles d’Équilibre Territorial et Rural (PETR-UCCSA, PETR du Pays de Thiérache et PETR du Soissonnais et du Valois)
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