L’hôpital castel toujours au cœur des tensions
Dans un long courrier adressé au président du conseil de surveillance de l’hôpital, Sébastien Eugène, au directeur par intérim, Eric Lagardère, et de nombreuses copies dont une au Premier Ministre et une au Président de la République, l’ancien député-maire castel crie au démantèlement de l’établissement.
Dans cette lettre, Jacques Krabal, membre du conseil de surveillance de l’hôpital depuis 2008, pose beaucoup de questions et en premier lieu sur l’écroulement de l’activité, par rapport à 2023, et en conséquence sur la perte importante de recettes. Plus loin, il évoque la pénurie médicale et demande une analyse précise sur les causes de ces pertes d’activités. L’ancien élu pointe également la fermeture de consultations en dermatologie et rhumatologie et l’affaiblissement des services d’ophtalmologie, de néphrologie, d’orthopédie, des ORL, ainsi que la fermeture du service de gastro-entérologie.
La liste des reproches se décline par la suite avec la baisse des effectifs, la perte de médecins, l’avenir du centre de dialyse, le déclassement de la maternité du niveau 2A au niveau 1, les futurs travaux avec le projet de reconstruction, sans oublier le financement d’un plateau technique performant.
Pour conclure et afin de faire respecter le choix du conseil de surveillance d’avril 2023 qui avait décidé à l’unanimité de pourvoir l’hôpital d’une direction autonome, Jacques Krabal sollicite le Premier Ministre et la Ministre de la Santé afin qu’un nouveau directeur puisse être nommé rapidement.
Dans sa réponse, Sébastien Eugène, élu à la tête du conseil de surveillance en juin dernier, affirme que la direction par intérim a répondu aux questionnements et interrogations de Jacques Krabal lors du dernier conseil du 11 octobre, mais a tout de même demandé à cette même direction que le sujet soit à nouveau abordé lors de la prochaine séance. En outre, concernant la baisse d’activités sur 2024 qui l’avait alerté selon son annonce lors du dernier conseil, il explique néanmoins que ce niveau correspond à celui de 2019, dernière année où Jacques Krabal était président du conseil de surveillance, et que celui-ci présentait comme étant très élevé.
Concernant les futurs travaux et le projet de reconstruction, sur le constat de Jacques Krabal du fait que le devenir du bâtiment existant n’ait pas été intégré à une réflexion globale, Sébastien Eugène insiste qu’il a alerté sur ce défaut de méthode depuis de nombreuses années. Il affirme également que dès sa prise de fonction en tant que président, il a demandé à la direction de lancer au plus vite la maîtrise d’œuvre relative à la rénovation du bâtiment existant.
Enfin, Sébastien Eugène réagit à l’accusation que la direction actuelle par intérim soit à l’origine de toutes les difficultés rencontrées par l’hôpital, accusation surprenante au regard des errances de gouvernance qu’il reproche avoir été favorisées par Jacques Krabal et qui auraient rejailli ces dernières années en nuisant fortement à l’image et à l’attractivité de l’hôpital. Il rappelle qu’il avait demandé en 2023 le recours à une mission d’enquête qui aurait pu éclaircir la situation, mais à laquelle Jacques Krabal s’était opposé à l’époque. Il annonce qu’il soumettra à nouveau au prochain conseil une délibération demandant à l’ARS le lancement de cette mission.
DERNIERE MINUTE
Par un communiqué de presse reçu au moment de boucler ce numéro, le Député réagit : Jocelyn Dessigny demande à Jacques Krabal de sortir de sa posture partisane en cessant de critiquer sans modération toutes les décisions prises par la Direction. « Ma présence au sein du Conseil de surveillance de l’hôpital m’a permis de mesurer les avancées incontestables réalisées depuis que le Directeur par intérim de Soissons a repris les rênes de l’établissement. Cessons donc de faire peur aux usagers et à leur famille, ainsi qu’aux agents et aux soignants de l’hôpital ! Non le démantèlement de l’hôpital n’est pas en cours ! Non la direction par intérim ne favorise pas systématiquement l’hôpital de Soissons ! Stop à l’intox et à la manipulation ! La bonne volonté de la Direction est au rendez-vous et cela se voit, malgré les difficultés de recrutement et la tension financière qui pèsent encore sur l’établissement, comme c’est hélas le cas un peu partout ailleurs sur le territoire national pour les hôpitaux de la même taille.[…] Pourtant le dialogue est ouvert, la parole est libérée. Des échanges constructifs ont enfin lieu depuis le changement de présidence au sein du conseil de surveillance. Tous les acteurs de bonne volonté sont réunis dans le but de pérenniser notre hôpital. Alors que les mauvaises langues se taisent enfin ! Montrons-nous unis, loin des postures idéologiques stériles, pour travailler dans la concorde et la sérénité, dans l’intérêt de toutes et tous. »
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