Les héroïnes Oubliées de Picardie
Elles volent sans bruit, chassent les moustiques et sont menacées : les chauves-souris méritent notre attention et notre protection !
En 2025, Picardie Nature relance ses enquêtes participatives pour mieux connaître et protéger les espèces locales. Le Petit et le Grand rhinolophe, deux espèces discrètes, se réfugient l’hiver dans des caves, carrières ou ponts pour hiberner. Picardie Nature invite les citoyens à participer au recensement de ces précieux mammifères en partageant leurs observations sur citizen.clicnat.fr. Les enquêtes « Un mois – Une espèce » passent désormais à un rythme bimensuel, laissant davantage de temps au grand public pour s’investir et mieux connaître les espèces ciblées.
En parallèle, l’association diffuse des publications chaque lundi sur ses réseaux sociaux : informations sur les cycles de vie, quiz, et conseils pour protéger ces animaux si fragiles. Une consigne essentielle : respectez leur tranquillité pendant l’hibernation. Pas de flash, pas de bruit, et surtout, ne les réveillez pas, au risque de compromettre leur survie.
Mais pourquoi un tel effort pour les chauves-souris ?
Ces petits mammifères volants ne sont pas seulement des créatures tropicales. Environ 28 espèces se sont adaptées aux climats tempérés de France, et 17 vivent en Picardie. Cependant, leur présence est de plus en plus menacée par les activités humaines. L’arrachage des haies, l’usage intensif de pesticides et la destruction des habitats naturels fragilisent gravement ces populations.
Pourtant, elles jouent un rôle écologique crucial. Toutes les chauves-souris de Picardie se nourrissent d’insectes. Une pipistrelle commune peut consommer jusqu’à 600 moustiques en une nuit, régulant ainsi les nuisances estivales. Mais si ces alliées nocturnes disparaissent, les écosystèmes locaux pourraient être gravement déséquilibrés.
Face à ces dangers, des actions concrètes sont menées par le Conservatoire des Sites Naturels de Picardie, avec le soutien du Conseil Régional et de divers partenaires. La protection des cavités souterraines pour l’hibernation et la préservation des colonies de reproduction figurent parmi les priorités. Ces efforts ont déjà permis de sauvegarder plusieurs sites, offrant aux chauves-souris des refuges vitaux pour leur survie.
Cependant, leur protection repose aussi sur une meilleure sensibilisation. Loin des mythes, il est important de rappeler que les chauves-souris ne s’emmêlent pas dans les cheveux et ne sucent pas le sang en Europe. Ces idées reçues, souvent à l’origine de leur persécution, doivent être abandonnées. D’ailleurs, toutes les espèces de chauves-souris sont intégralement protégées par la législation française.
Si vous croisez une chauve-souris chez vous, adoptez les bons réflexes : ne la réveillez pas pendant son hibernation, évitez de la déranger dans votre cave ou vos combles, et installez des nichoirs pour les accueillir. Ces gestes simples peuvent grandement contribuer à leur préservation.
Enfin, si leur étude est réservée aux spécialistes, leur protection est l’affaire de tous. Aidons ces petites héroïnes de la nuit à continuer de jouer leur rôle indispensable dans la préservation de nos écosystèmes.
Chaque observation, chaque geste compte.
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