Les élus de l’Agglo au contact des habitants
Le président de la Communauté d’agglomération de la région de Château-Thierry (CARCT) Sébastien Eugène a souhaité dupliquer dans tout le Sud de l’Aisne ce qui se fait depuis de très nombreuses années dans sa ville de Château-Thierry, à savoir des réunions publiques. Dans la cité des fables, on les appelle réunions de « lieux de vie ». Dans l’agglomération, on parle de réunions de « bassins de vie ». Objectif affiché : « une démarche participative au plus près des réalités locales et des besoins exprimés par les habitants ». Condé-en-Brie, Neuilly-Saint-Front, Fère-en-Tardenois et Essômes-sur-Marne ont été choisies pour rassembler en février les citoyens de ces quatre « bassins de vie ».
Dans la salle communale d’Essômes, le maire Jean-Paul Bergault accueille une petite quarantaine de personnes dont un bon tiers d’élus. La conseillère déléguée à la participation citoyenne de la CARCT Florence Delamare assure une courte présentation liminaire avant que Sébastien Eugène prenne longuement le relais avec l’appui de transparents sur grand écran.
Sans citer nommément son prédécesseur, le président de l’Agglo dénonce une fois de plus une mauvaise gestion antérieure : une situation financière « dans le rouge » ; des dépenses de fonctionnement mal maîtrisées, des coûts excessifs de réceptions, des sureffectifs ; un manque d’investissements, mais en parallèle, reconnaît-il, un faible endettement, ce qui devrait permettre de lancer de nouveaux projets. Et Sébastien Eugène de dérouler ses grandes orientations, pour le développement économique, pour la jeunesse, pour la santé, pour le soutien des communes, etc.
Au fil du discours, quelques mains se lèvent parfois dans l’assistance. Par exemple pour se faire préciser ce qu’il en est des hausses de taxes et de tarifs récemment décidées : elles étaient vraiment nécessaires, répond Sébastien Eugène, et elles n’ont rien de ce « matraquage fiscal » que dénoncent… « ceux qui ne nous aiment pas ». Autre question : « Mais l’ancien président n’était pas seul à décider ? » – « Il était chef de l’exécutif ! », s’empresse de réagir, depuis la salle, Mohamed Rezzouki, vice-président de l’Agglo en charge des grands travaux et très proche du président.
Au bilan, seulement cinq habitants auront posé des questions, ainsi sur l’hôpital… et l’on entend que tout ne peut qu’aller mieux ! Egalement quelques doléances en rapport avec des incivilités de voisinage. Le point sensible des déchets et de la redevance incitative occupe une bonne partie des échanges ; le sujet est amené par un gros utilisateur de la déchetterie qui ne comprend pas qu’il faille payer davantage quand on y va trop souvent, au-delà de 14 passages par an : « Ce n’est pas un tarif, c’est une amende », proteste-t-il. Sébastien Eugène se veut rassurant : «Les usagers, en très grande majorité, ne fréquentent pas leur déchetterie 14 fois par an. Et nous avons décidé que 2025 serait une année blanche, ce qui nous permettra d’affiner les calculs ».
Un dernier intervenant pose la question des encombrants dont le service existait dans le passé mais qui n’est plus assuré alors que certaines personnes notamment âgées sont bien en peine ; il suggère un ramassage, ne serait-ce qu’une fois par an. Pour des raisons de coût, « ce n’est pas l’option, indique le président, il n’y a pas de volonté de remettre le service en place ». Depuis la salle, la conseillère départementale Michèle Fuselier met en avant avec bienveillance la solution des « chaînes de solidarité ». Il y a aussi l’option des sociétés privées, préconise Mohamed Rezzouzi. Et Sébastien Eugène de conclure que sera établie « une liste des entreprises qui proposent cette prestation ». Bien évidemment, ce sera payant.
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