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Le temps des vendanges

La fin de l’été coïncide avec un moment crucial : les vendanges. Un temps clé pour le vignoble et pour l’ensemble de la Champagne qui vit pendant 2 à 3 semaines à leurs rythmes. Un véritable moment d’effervescence, de rassemblement et de fête. Mais aussi et surtout, un moment de travail, où rigueur et précision sont de mise.

 

En Champagne, des milliers de personnes s’activent dans les vignes au cours du mois de septembre, pour cueillir le plus soigneusement du monde les grappes parvenues à maturité : on compte environ 120 000 vendangeurs, soit 4 à l’hectare.

Chacun a un rôle bien défini : cueilleur, porteur, débardeur, chargeur, cariste, c’est la combinaison de tous ces métiers qui permet aux vendanges d’être réussies.

Elles sont aussi un moment clé dans l’élaboration du Champagne, un point de bascule, puisque c’est là que le raisin débute sa longue épopée pour devenir Champagne. Alors, rien ne doit être laissé au hasard, à commencer par le choix du jour où elles débutent.

Ce ne sera jamais le même d’une année sur l’autre, ce choix dépend du juste moment où l’équilibre entre acidité et maturité sera parfait.

Pour s’assurer de choisir le meilleur jour, la Champagne a su s’organiser et créer le réseau Matu, pour “maturation”, un collectif de vignerons volontaires qui surveillent de près l’évolution de la vigne sur 600 parcelles témoins.

 

Comment se font-elles ?

En Champagne, les vendanges se font intégralement à la main. Avec un enjeu de taille : pour pouvoir produire des vins à la couleur blanche, à partir d’au moins une partie de raisins noirs, les grappes doivent être cueillies avec le plus grand soin et acheminées le plus rapidement possible vers les centres de pressurage. Ceci afin d’éviter un contact prolongé entre les jus et les peaux, qui leur apporteraient une coloration. Les quantités cueillies sont, elles aussi, rigoureusement encadrées : le Comité Champagne fixe chaque année le rendement autorisé pour la cueillette, dans la limite du rendement maximum autorisé par l’Union Européenne. L’objectif : privilégier la qualité à la quantité. Les vendanges sont donc véritablement le temps fort de l’année pour la Champagne, là où tout se joue et où tout doit être parfaitement orchestré, pour des récoltes prometteuses de belles cuvées à venir.

 

La tradition de la tournée des vendanges

Organisée par le Syndicat Général des Vignerons de la Champagne (SGV), l’habituelle tournée des vendanges s’est déroulée le vendredi 13 septembre dernier au sein du pressoir de Vanessa et Arnaud Fayet à Romény-sur-Marne.

Un événement que manque rarement le président de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand, fidèle soutien de la profession : « Je suis là aujourd’hui pour ce moment très attendu et heureux, et je suis là aussi quand les choses vont mal comme à Trélou-sur-Marne au printemps ». Le président qui a rappelé son attachement à la viticulture des Hauts-de-France (cf Autant 557), « 11% de la production globale de l’appellation, et des vignes qui façonnent le paysage classé au patrimoine de l’Unesco ».

Autre tradition respectée : le cahier de doléances présenté au préfet par le directeur adjoint du SGV, Pascal Bobillier-Monnot exposant les dossiers chers à son syndicat. La transmission des exploitations, les normes européennes de plus en plus contraignantes et la révision de la loi Evin, l’assouplissement des règles d’hébergement et de travail pour les saisonniers… Des doléances reçues par le préfet qui a rappelé qu’il avait pris un arrêté dérogatoire maximal en matière d’étendue du temps de travail, mais qu’il veillerait également au respect des règles et des lois et que des contrôles seront effectués.

 

Succès du dispositif Vignerons vigilants

Mis en place en 2022, ce dispositif a fait l’objet d’une convention signée par la gendarmerie et la Coopérative Vinicole de la Vallée de la Marne afin de lutter contre la délinquance liée aux vendanges, notamment les vols de raisins. Le principe : des patrouilles de vignerons dans le vignoble. Formés, ils sont reconnaissables à leur chasuble orange, ne peuvent pas toutefois intervenir, mais bien alerter les forces de l’ordre.

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