La Punkaravane fête ses 15 ans
Né à Château-Thierry, le groupe ska-punk La Punkaravane célèbre cette année ses 15 ans. Entre engagements, influences et anecdotes de tournée, ses membres reviennent sur leur parcours et leurs projets.
D’où vient le nom La Punkaravane ?
« C’était il y a 15 ans, à Château-Thierry. On jouait du punk dans une caravane installée dans un jardin, faute de vraie scène. Le nom s’est imposé naturellement et il nous colle à la peau depuis ».
Comment décririez-vous votre style musical en quelques mots ?
« Au début, c’était du punk pur, parce que c’est ce qu’on savait faire. Aujourd’hui, on a intégré des influences ska et des sonorités balkaniques. On puise dans tout ce qui nous parle : le punk anglais, la musique jamaïcaine, les musiques de l’Est, mais aussi la chanson française engagée. On aime les artistes qui mettent du sens dans leurs paroles et qui font bouger les gens ».
Qu’est-ce qui inspire vos chansons, aussi bien au niveau des textes que des mélodies ?
« On parle de luttes sociales, de résistance, d’écologie… Ce sont des thèmes qui nous tiennent à cœur. Quand on monte sur scène, on se dit qu’on a une audience, qu’on peut faire entendre des messages importants. Mais on reste dans une approche festive et accessible, l’idée est de rassembler plutôt que de diviser ».
Y a-t-il une chanson en particulier dont vous êtes le plus fiers ?
« Débranchez-moi, notre dernier clip. C’est un morceau sur la fin de vie, un sujet sensible mais essentiel. On a tous été touchés de près ou de loin par cette question. On pense que chacun devrait avoir le droit de choisir sa fin, avec dignité ».
Quel a été votre meilleur concert ou votre plus beau souvenir sur scène ?
« Notre concert anniversaire au Palais des Rencontres de Château-Thierry, quand on a fêté nos 12 ans. On était 17 sur scène avec un orchestre de cuivre, c’était énorme. Un autre moment marquant, c’est notre tournée en Allemagne et en Pologne. L’accueil était incroyable et on est revenus avec un souvenir inoubliable : notre hôte allemand nous a offert la trompette de son père décédé ».
Préférez-vous les grandes scènes ou les concerts plus intimistes ?
« Nous n’avons aucune préférence. Ce qui compte, c’est l’ambiance. L’essentiel, c’est de voir les gens danser et réagir à notre musique ».
Quels sont les défis majeurs pour un groupe comme le vôtre aujourd’hui ?
« Faire tourner un groupe de 9 musiciens, c’est un défi logistique et financier. Les baisses de subventions dans le domaine culturel n’aident pas. On doit s’adapter, trouver d’autres financements, mais on refuse de faire des compromis sur notre musique ».
Quels sont vos prochains projets ?
« Nos 15 ans, évidemment ! On fête ça les 7 et 8 mars à La Biscuiterie. Le 7, on ouvre pour Asian Dub Foundation, qui célèbre ses 30 ans. Le 8, ce sera La Punkaravane et les copains, avec Ramon Tapul, un groupe de Château-Thierry, et Input’es, un groupe punk de Toulouse. Il y aura aussi DJ Pine et Tenebrae. L’entrée sera à prix libre, on veut que tout le monde puisse venir. En parallèle, on sort un nouveau single en février et nous prévoyons un premier album studio à la rentrée ».
Où espérez-vous voir La Punkaravane dans cinq ou dix ans ?
« On n’a pas de prétention particulière. On sait que notre musique est plus adaptée aux festivals qu’aux grandes salles parisiennes. L’essentiel, c’est d’être encore là dans dix ans, de continuer à jouer librement et sans censure ».
Un dernier mot pour ceux qui vous découvrent aujourd’hui ?
« Restez curieux et soutenez les artistes locaux ! Tous les grands groupes ont commencé dans leur coin. C’est important d’aller voir des concerts, d’écouter des groupes indépendants, parce que c’est là que la musique vit vraiment »
No Comment