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Dernier équilibre ?

Un budget sous tension, une solidarité maintenue, et une inquiétude grandissante face à l’avenir.

Le 14 avril 2025, le Conseil départemental de l’Aisne a adopté son compte administratif 2024 ainsi que son budget primitif 2025. Le constat est clair : malgré une gestion rigoureuse et saluée pour sa sincérité, les marges de manœuvre s’amenuisent. Sur un territoire où le taux de chômage atteint 10,7% et la pauvreté dépasse les 18%, les dépenses sociales comme le RSA ou l’AAH, imposées par l’État mais peu compensées, grèvent lourdement les finances.

En 2024, pour préserver l’équilibre, le Département a gelé certaines subventions, reporté des projets et suspendu des dispositifs facultatifs. Un effort qui a permis de dégager un excédent net limité à 1,2 M€, fragile mais bien réel.

Le budget 2025, voté à l’unanimité, s’élève à 729,2 M€. Il ne bénéficie d’aucune aide exceptionnelle comme en 2024, mais subit au contraire une perte de 5,2 M€ liée à la réforme de la TVA, ainsi qu’une hausse mécanique des charges, notamment 1,3 M€ de plus pour la CNRACL. (Caisse nationale de retraites des agents des collectivités locales).C’est donc un « budget de gravité » : chaque euro est scruté, les priorités resserrées, les compétences non compensées écartées.

Pour autant, la majorité départementale reste fidèle à son engagement social. Le RSA sera versé et a été revalorisé depuis le 1er avril. Le Département continue d’agir concrètement : soutien aux bénéficiaires de l’APA et de la PCH, création d’une unité de vie pour personnes handicapées âgées, intégration des CLIC pour une meilleure information, aides à l’insertion via France Travail, rénovation énergétique avec le Fonds CHÊNE

Dans cette session parfois électrique, Anne Maricot, conseillère et maire de Jaulgonne, s’est illustrée par sa volonté d’apaiser les tensions. Elle a rappelé l’importance d’un débat responsable et la nécessité de faire front commun. Car si l’équilibre est encore atteint cette année, sans réforme nationale du financement des Départements, 2026 pourrait marquer la fin d’un modèle.

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