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Arts et Histoire s’inquiète du devenir du musée de l’Hôtel-Dieu

L’association Arts et Histoire de Château-Thierry, créée en 1992 pour sauvegarder le Trésor de l’Hôtel-Dieu, compte actuellement un peu plus de 200 adhérents.

Et 114 bulletins de vote ont été comptabilisés lors d’une récente assemblée générale qui a fait salle comble rue du Château.

Le président François Didolot a salué l’investissement des bénévoles et les bons chiffres de fréquentation aux deux événements de 2024, soit 704 visiteurs du musée pour les Journées du patrimoine et 300 pour la Nuit des musées, cette dernière manifestation étant compromise cette année. Et d’évoquer les difficultés du moment, administratives notamment.

Surtout, François Didolot dit son émoi d’avoir appris par la presse l’existence d’un appel à manifestation d’intérêt (AMI) visant à installer un hôtel de luxe dans le bâtiment principal du XIXème siècle de l’Hôtel-Dieu, propriété de la Communauté d’agglomération de la région de Château-Thierry (CARCT). En outre, le libellé à l’attention des éventuels investisseurs précise que « dans le corps principal, toutes les parties sont à considérer (sans tenir compte de leur usage actuel) » et, plus loin, que « l’occupation actuelle de certaines parties du bâtiment ne doit en aucun cas être un frein aux potentielles propositions, les services concernés pouvant, au besoin, être délocalisés ». Le président d’Arts et Histoire résume : « En d’autres termes, on fait fi du musée (…). Quel sort aux collections ? (…) Quelles seraient les positions de la Fondation du patrimoine et du Loto du patrimoine dans le cas où ledit projet revenait à annuler le travail réalisé ? (…) Quelle serait aussi la réaction de la Fondation du Crédit agricole qui a aussi donné de l’argent ? ». Son propos, applaudi par la salle, est détaillé et argumenté . Par exemple : « Nous connaissons les caractéristiques de l’Hôtel-Dieu. Il nous paraît inadapté à ce genre de projet [correspondant à un investissement de 10 millions d’euros]. (…). Je ne vois pas d’investisseur considérer la question sans avoir la disposition du rez-de-chaussée (…). De plus, il existe déjà un hôtel 4 étoiles à Château-Thierry, situé sur les hauteurs de la ville ».

Les trois lignes rouges de François Didolot

A la seule exception de Dominique Moyse, vice-président de la CARCT en charge du tourisme, des musées et des partenariats extérieurs, aucun élu du territoire n’est présent. C’est donc lui qui répond, en lieu et place du président Sébastien Eugène, excusé. « Mea culpa, dit-il d’entrée. Il y a eu un couac, un gros couac. Nous aurions pu prévenir votre association. Ce n’est pas normal et j’en assume la responsabilité ».

Sur le fond, Dominique Moyse assure que « dans l’esprit du président de l’Agglo, il n’est pas question de remettre en cause la présence du musée » ; mais aussi il souhaite que, vu l’état dégradé du bâtiment, la situation ne s’enlise pas. Au fond de la salle, une dame lance : « Nous sommes dubitatifs et inquiets ». Malmené à plusieurs reprises, le vice-président de la CARCT se veut positif: « Il ne faut pas avancer divisés. J’espère un échange le plus constructif possible ».

Avant de quitter l’assemblée, il entend encore François Didolot énoncer les trois « lignes rouges » qui devraient être fixées par la Conseil d’administration de l’association : « maintien de l’intégralité du parcours muséal ; non-dispersion des collections ; et poursuite de la labellisation du musée de l’Hôtel-Dieu en Musée de France ».

Affaire à suivre.

 

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