75e édition du Paris-Alsace
La cité castelle a été le théâtre du départ des 2 épreuves de la 75e édition du Paris-Alsace, le mercredi 29 mai dernier au Palais des Sports.
Au programme de cette compétition, 2 épreuves : une en ligne de 450 km répartie en 4 tronçons dont un prologue (Mythique), et une autre de 250 km réparties en 7 étapes dont un prologue, baptisé Cabu, nom du célèbre défunt caricaturiste originaire de Châlons-en-Champagne.
Sur l’épreuve de la Mythique, 2 marcheurs de l’Athletic Club de Château-Thierry (ACCT) étaient au départ. Chez les féminines, Nadia Ducruet brille et monte sur la 3e marche du podium, elle a parcouru 290 km en 46 heures, 48 minutes et 40 secondes, battant ainsi son record de l’année précédente et signant une nouvelle fois une performance remarquable. Chez les hommes, Florian Letourneau, habitué et favori de longue date de la compétition, a abandonné pour décisions médicales peu après le passage au 100e kilomètre.
Sur l’épreuve de la Cabu, Eric Haghebaert, licencié de la section Marche Nordique, réalise 203 km et a terminé à la 12e place, démontrant une nouvelle fois sa grande endurance.
Histoire d’une course mythique
Le 28 juillet 1926, sous l’impulsion d’Emile Anthoine, spécialiste de la marche athlétique et recordman mondial sur 20 kilomètres 13 ans plus tôt, 50 marcheurs prennent le départ à Paris pour une longue marche sportive jusqu’à Strasbourg.
À l’époque, la presse n’y croit pas, l’opinion non plus. Pourtant, en marchant nuit et jour, sur les sportifs aguerris, 27 d’entre eux arrivent à rejoindre Strasbourg en 8 jours. La course, remportée par le suisse Jean Linder avec un temps exceptionnel de 78 heures et 47 minutes, est un véritable succès et sera reconduite chaque année jusqu’en 1937.
Suspendue pendant la Seconde guerre mondiale, c’est en 1949 que la course Paris-Strasbourg est relancée avec cette fois 20 participants au départ. Pendant 10 ans, les champions se succèdent : Gilbert Roger en 1949 ou encore Albert Seibert en 1951 marqueront l’esprit de l’épreuve.
Entre 1960 et 1969, celle-ci fut de nouveau suspendue suite à la mésentente entre les organisateurs et les pouvoirs publics.
Il faudra attendre 1969 pour que la course soit relancée, sous la forme Strasbourg-Paris et sous l’impulsion de Félix Lévitan (ancien directeur du tour de France entre 1962 et 1987) qui souhaite recadrer la compétition, notamment sur le repos des participants.
Les années qui suivent laissent apparaître une suprématie de 2 grands champions : Josy Simon, qui remporte l’épreuve en 1971, 1972, 1975 et 1978, et le Belge Robert Rinchart en 1973, 1974 et 1976.
La fin des années 70 marquera un tournant dans la vie de l’épreuve. Strasbourg ayant pris la décision de diminuer sa participation, c’est vers la ville de Colmar que s’orientèrent les organisateurs pour mettre en place, en 1981, le premier Paris-Colmar. Depuis cette année-là, si l’on oublie les éditions annulées de 2004 et 2010, la grande course a toujours eu lieu dans ce sens.
Si, au fil des années, cette épreuve a mis en lumière de grands compétiteurs, elle a également révélé de grandes championnes qui n’ont pas hésité à se mesurer aux hommes. Des femmes au courage exemplaire telles que la Hollandaise Annie Van De Meer en 1983 ou encore la Française Édith Couhe en 1986. L’édition 2007 verra la participation, aux côtés des hommes, de Kora Boufflert et Sylviane Varin qui termineront respectivement aux septième et onzième places.
Aujourd’hui, après 98 années d’une histoire riche et grâce à la persévérance de toute l’équipe de l’association Marche Mythique Organisation, ce monument du sport perdure.
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